De Sabalpop à Panajachel (27 / 3375km) (d+841/20406m)

Il y a des matins plus compliqués que d’autres

Thanks Tom!

Tuk-Tuk

04/01/2020 : au petit matin nous faisons connaissance avec Elías. Nous avons campé sur son terrain et plus précisément sur le terrain de foot qu’ils utilisent quand ils veulent se reposer de leur travail de forçat. Avec sa famille, ils extraient les pierres et le sable du lit de la rivière. Quand ils ont une quantité suffisante, ils appellent les camions qui viennent les chercher. Ils travaillent bien entendu à leur compte. Dans un camion ils mettent 8m3 qu’ils lui vendent 300GTQ, soit un peu moins de 40€. Ce camion vient soit d’une ferreteria (magasin de bricolage), soit d’un particulier qui construit sa maison. La ferreteria le revend 80GTQ le m3, soit environ le double. Il leur faut près d’une semaine pour préparer une cargaison à 3.

Il nous aide à préparer la fogata au matin et montre à Julien comment préparer des petits copeaux de pin qui serviront d’allume-feu (on trouvera plus tard de petits fagots sur le marché pour 1GTQ).

Nous l’invitons à petit-déjeuner avec nous. Ça nous fait tellement plaisir de pouvoir « inviter ». Nous recevons chez nous, dans notre magnifique campement. Bon, ok, c’est un peu chez lui aussi… Mais vous comprenez…

On repart avec un magnifique soleil, comme d’habitude, mais une première épreuve. Le pont de la rivière a été emporté il y a plusieurs années et jamais reconstruit. Elle n’est pas profonde mais large de 15m, et nous n’avons pas envie de tremper les pieds dans cette eau grisâtre qui sert d’égout à la ville de Patzún (jamais vu une rivière aussi sale, surtout au niveau de notre campement). Mathias passe son vélo par un endroit un peu compliqué avec l’aide de Damien qui met les pieds dans l’eau puis Julien fera passer les autres par un endroit plus simple, un à un. Sauf celui de Jade, un pick-up propose de le faire passer dans sa benne. Et dire que nous sommes sur la route qui relie 2 des plus grands sites touristiques du pays : Antigua et le lac Atitlán.

La route remonte puis redescend régulièrement, c’est magnifique. Les carrières se suivent dans la falaise et dans les lits des rivières. Parfois la nature a aidé les »exploitants », comme ici où un bout de falaise a glissé sur la route. C’est une roche très friable, presque du sable. Nous voyons des cultures sur des pics dont les pentes sont à plus de 50%. Impressionnant de voir les agriculteurs les arpenter. On découvre un champ d’avocatiers.

Nous voici dans la dernière côte de la journée, le défi du jour, 3km avec des passages à 25%. Jade n’est pas motivée et pense tout de suite à faire du stop. Après plusieurs essais, et alors que le reste de la famille monte tranquillement, un ultime pick-up refuse de prendre Jade mais un 4×4 s’arrête. Il a vu Julien essayer d’arrêter le pick-up et a pris pitié. Ou plutôt, il a eu envie de nous aider. On enfourne le vélo de Jade qui, elle, monte à l’avant, le top ! Tom, un américain qui vit ici depuis de nombreuses années, récupérera Damien et les sacoches arrières de Manue un peu plus loin et ne rejoindra Mathias qu’assez proche du sommet. Celui-ci finira sans aide cette fois. Julien retrouve tout le monde au magasin de vélo de Godinez, très sympa. En fin de côte il aura fait le guide touristique pour des Guatémaltèques. Le comble !

Après quelques ceviches, hotdogs et autres papas fritas sur le marché, la famille repart pour le cadeau de la journée, durement mérité, une vue plongeante sur le lac Atitlán. Selon l’auteur allemand Alexander von Humboldt et bien d’autres, il s’agit du plus beau lac du monde. Il paraît que c’est ici qu’Antoine de St Exupéry a écrit et dessiné une partie de son chef-d’oeuvre. Le Cerro de Oro serait son éléphant dans le serpent, tandis que les 3 volcans Toliman, Atitlán et San Pedro seraient les 3 pics de sa planète (on vous laisse chercher les illustrations chez M. Google).

Sur 10km, alors que nous bénéficions de la superbe lumière de fin d’après-midi, nous enchaînons les différents points de vue. C’est vraiment top d’être à vélo.

Nous arrivons à Panajachel où Erick, le fils de notre hôte Carlos, nous attend. Ils ont une magnifique maison à 2km du centre. Nous apprenons qu’ils font maison d’hôte pour des étrangers qui viennent travailler en tant que volontaires dans les ONG locales. Carlos, passionné d’oiseaux, est parti avec des amis faire un comptage officiel des oiseaux sur une zone du lac. Il ne rentrera qu’après dîner et Erick a prévu de manger chez sa tente, euh… tante… Défaut d’itinérant 😆.

Nous déchargeons les vélos et allons dîner au bord du lac dans un comedor avec de bonnes grillades.